Toronto, le 11 mai 2021 – L’édition de cette année des SOCAN Awards sera l’occasion de récompenser 24 visionnaires pour le rôle qu’ils ont joué dans la promotion du contenu canadien à l’échelle nationale et internationale.
Il y a cinquante ans, ils ont compris la nécessité de protéger et d’amplifier la musique canadienne, donnant naissance à ce que l’on nomme le CanCon. Ces pionniers se verront décerner le SOCAN Guardian Award pour leurs efforts de préservation et de promotion de la culture canadienne.
Le Prix Guardian de la SOCAN a été créé pour rendre hommage aux services rendus par ces fiers pionniers dont les efforts, à l’époque, ont eu un impact direct sur un nombre sans précédent de créateurs de musique canadiens qui ont acquis une stature nationale et mondiale.
Alors que la génération des « baby-boomers » arrivait à l’âge adulte, les jeunes artistes canadiens rêvaient de participer à la révolution musicale et culturelle mondiale, mais la musique locale était considérée comme inférieure aux enregistrements étrangers qui dominaient les palmarès. Pour les artistes canadiens, les portes des diffuseurs et des médias canadiens étaient fermées. Ils ont été contraints de faire un choix : abandonner leurs rêves ou quitter le pays.
La situation était si grave qu’en 1965, dans une tentative désespérée de faire passer à la radio leur simple « Shakin’ All Over », Chad Allen and The Expressions de Winnipeg ont caché leur identité canadienne en changeant leur nom pour The Guess Who, mettant au défi les disc-jockeys de découvrir qui ils étaient. Sans se rendre compte qu’ils étaient canadiens, les DJ ont joué le simple et en ont fait un succès croyant que le pseudonyme était réel. Pour maintenir sa visibilité, le groupe a conservé son nouveau nom.
Lors du centenaire du Canada en 1967, un chœur de voix de l’industrie de la musique s’est mis au diapason avec un groupe d’entrepreneurs, de journalistes et d’artistes déterminés qui refusaient de croire que les créateurs canadiens étaient de seconde zone. Ensemble, ils se sont levés et ont demandé au gouvernement fédéral d’imposer une diffusion équitable de la musique canadienne.
L’idée de quotas pour la musique canadienne ne faisait pas l’unanimité, certains se demandant même si le Canada avait suffisamment de talents pour atteindre les quotas proposés. D’autres se sont demandé s’il y avait même une culture canadienne à protéger. On attribue même à un porte-parole de l’industrie du disque étrangère la phrase suivante : « un simple pot de yogourt contient plus de culture que le Canada tout entier ».
En juin 1970, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a promulgué un nouveau règlement exigeant que les stations de radio consacrent au moins 30 % de leurs listes de lecture à la musique canadienne, et le CanCon était né. Dans notre monde numérique actuel, le CanCon et le CRTC sont de nouveau à l’avant-scène.
« Les règlements du CanCon ont créé un espace pour les Canadiens dans la sphère de la radiodiffusion, mais dans le nouveau monde de la diffusion en continu, c’est “déjà vu all over again” », a déclaré Jennifer Brown, chef de la direction par intérim de la SOCAN. « Les données de la SOCAN montrent que l’avenir de la culture canadienne est une fois de plus en péril, car la consommation de musique canadienne diffusée en continu par les Canadiens a chuté. Il est clair que nous avons besoin que l’industrie de la musique s’unisse une fois de plus pour lutter pour l’avenir de la musique canadienne, cette fois en travaillant avec nos partenaires des services numériques afin de trouver une solution qui fonctionne pour tout le monde ».
« Investir dans le contenu canadien est non seulement une chose intelligente à faire pour notre économie, mais cela a aussi un lien personnel pour moi », a déclaré le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dans un message vidéo spécial pour le Gala de la SOCAN. « C’est en grande partie grâce à mon père que j’ai appris l’importance de promouvoir et de soutenir le contenu canadien. Mon père a toujours su que la diffusion de contenu canadien était importante pour maintenir et promouvoir la culture et le patrimoine uniques de notre pays. Ensemble, nous allons bâtir sur cet héritage et créer un avenir meilleur pour nos créateurs. »
L’accès à la musique est plus facile et plus répandu que jamais, mais la découverte de nouveaux créateurs canadiens accuse un certain retard. Les avantages au chapitre de la découvrabilité que le CanCon apporte à la radio et à la télévision n’ont pas été transposés aux plateformes de diffusion en continu transfrontalières. Les réseaux qui ont un contrôle disproportionné du contenu présenté à leurs clients sont peu motivés à présenter des créateurs régionaux à leurs clients. Une fois de plus, de nombreux artistes canadiens sont contraints de contourner leur pays d’origine pour faire entendre leur travail.
Les SOCAN Awards 2021 seront la deuxième édition de l’événement annuel qui se tiendra en ligne en raison des mesures sanitaires contre la pandémie. Tout au long de la semaine du 24 mai, plus de 50 prix de la SOCAN seront remis aux créateurs et aux éditeurs de musique ayant connu le plus de succès dans le cadre d’un événement souvent cité comme le couronnement de la carrière des auteurs-compositeurs, des compositeurs et des éditeurs de musique.
Malheureusement, bon nombre des pionniers du CanCon nous ont quittés, mais leur héritage demeure grâce à leurs efforts considérables pour promouvoir et protéger la culture canadienne. La liste suivante a été établie à partir de recherches et d’entrevues avec les personnes impliquées à l’époque.
Défenseurs du CanCon
- Terry Brown, Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Paul Clinch, Canadian Independent Record Production Association cofondateur*
- Frank Davies, Love Productions/Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Don DiNovo, Lighthouse*
- Bob Ezrin, Nimbus 9/Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Bernie Finkelstein, True North Records/Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Tommy Graham, Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Walt Grealis, RPM Magazine*
- Greg Hambleton, Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Kelly Jay, Crowbar*
- Pierre Juneau, Président du CRTC*
- Stan Klees, RPM Magazine/Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Betty Layton, SOCAN/BMI Canada*
- Allan MacMillan, Nimbus 9/Canadian Independent Record Production Association cofondateur
- Alexander Mair, Early Morning Productions
- Ben McPeek, Nimbus 9/Canadian Independent Record Production Association cofondateur*
- John Mills, SOCAN/CAPAC*
- Harold Moon, SOCAN/BMI Canada*
- Skip Prokop, Lighthouse*
- Jack Richardson, Nimbus 9/Canadian Independent Record Production Association cofondateur*
- Mel Shaw, imprésario
- Art Snider, Canadian Independent Record Production Association cofondateur*
- Pierre Elliott Trudeau, premier ministre du Canada*
- Ritchie Yorke, Billboard/The Globe & Mail journaliste*
* Remis à titre posthume
À propos de la SOCAN
La SOCAN est une organisation de gestion de droits qui est le trait d’union entre plus de quatre millions de créateurs et éditeurs de musique et d’artistes visuels partout dans le monde et plus d’un quart de million d’entreprises et d’individus, uniquement au Canada. Son effectif de membres compte plus de 175 000 auteurs, compositeurs, éditeurs de musique et artistes visuels, tandis que plus de 100 000 entreprises de partout au Canada détiennent une licence « Autorisé à vous divertir ». Grâce à son utilisation concertée de technologies de pointe et de données uniques, ainsi qu’à son engagement d’être le leader mondial de la transformation de la gestion des droits, la SOCAN se dédie à la défense d’une vérité fondamentale : la musique et les arts visuels ont une valeur et les créateurs et éditeurs méritent d’être rémunérés équitablement pour leur travail. Pour en savoir plus : www.socan.com
Contact média : Eric Parazelli, eirc.parazelli@socan.com